13.4.10

Bons baisers de Meknés


Soleil radieux, jus de fruits glacés, cornes de gazelles à volonté, le séjour fut enchanteur.

PS

Je savais, pour l’avoir vécu il y a un mois, que le retour serait pénible. Meknés est à 4 heures à vol d’oiseau de Toulouse mais à 12 heures à vol d’avion sur Air Maroc. (Départ hôtel 8H, arrivée Toulouse 20H40). Je m’étais « blindé » de zénitude pour affronter ce périple. Mais le continent africain «réserve toujours des surprises» , c’est dans toutes les brochures. À l’aéroport de Fez, où m’a déposé le chauffeur de l’institut français, au lieu de l'Airbus 230 qui devait me transférer à Casa, comme indiqué sur ma feuille de route, c’est un mini bus Kia 2000 qui nous attendait sur le tarmac. Quatre heures de route, coincé entre une dame d’un certain âge à forte odeur d’eau de Cologne et un étudiant post-pubère qui a fini par s’endormir sur mon épaule, avec son petit filet de bave. Mais ma réserve de zénitude était encore conséquente, alors je me suis dit : profite donc de ce paysage pittoresque et verdoyant, admire, là, ce berger posant sur ses brebis son regard bienveillant, vois, ici, cet âne croulant sous son fardeau comme dans une gravure de Daumier… Nous n’avons pas fait trois kilomètres que la buée empêchait toute possibilité de vision latérale. Mais j’avais plus d’un tour dans mon sac : le dernier roman d’Echenoz me tendait ses petits bras. J’ai vomi page 2. Si je vous dis que pendant tout le voyage, on a écouté, à fond les décibels, une casette de Larusso, vous aurez compris ma douleur.

Quand on part pour l’Afrique une valise de zénitude ne suffit pas, il faut voyager en couple…avec Gandhi.

En Afrique, si le meilleur est toujours possible, le pire est toujours certain.