Ma vie tourne autour du livre, je mange, je dors, je vis « livre », chacune de mes productions est un bout de mon duodénum, de mon foie ou de mon ventricule. Quand j’ai fini un livre, j’attends qu’on me juge, qu’on me gronde ou qu’on me félicite. Je suis un enfant du haut de mes cinquante-quatre ans.
Le livre n’est pas une pure expression artistique, il est un moyen de communication, une lettre qui a besoin d’un destinataire, une bouteille à la mer qui espère un marin.
Pour qu’un livre vive, il faut être deux : un écrivain et à l’autre bout : un lecteur.
Alors quand quelqu’un me renvoie le message c’est un peu comme s’il me tenait la tête hors de l’eau.